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Comment entrer dans un manoir [Pv Rubi]

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Lun 23 Avr - 10:23


Comment entrer dans un manoir,
et comment ne jamais en ressortir...

Au moment où je franchis la porte, le semblant de réalité qui subsistait encore s'estompa presque complètement. Je me trouvais dans un endroit qui aurait pu paraître normal mais qui, étrangement, sans que je ne sache l'expliquer, ne l'était pas vraiment.
Tout ici était étrange, jusqu'à la matière même du sol, en passant par les étranges fenêtres qui donnaient sur un extérieur vague et incertain, alors même que, à l'intérieur, rien ne semblait appartenir à un monde réel. Ainsi, restai-je à la fois émerveillée et terrifiée par cet endroit qui, sans aucun doute, n'était pas un endroit comme les autres.
Ici, les gens allaient et venaient. Ils avaient l'air réel, eux, mais cela aussi je n'en étais pas sûre. Ils semblaient voguer et se laisser emporter par ce monde qui ne leur appartenait pas plus qu'à moi. Du moins, en avais-je l'impression.
Je m'avançai prudemment, me laissant emporter par cette marée soudaine et, en jetant un regard derrière moi, je me rendis compte que la porte d'entrée n'était plus la même. Il me fallut un certain temps pour comprendre qu'elle n'était tout simplement plus là, ou peut être qu'elle était encore là, mais plus de la même façon. Je ne savais pas trop.

Je me souvenais parfaitement de la sensation que j'avais éprouvée en m'envolant dans l'espace, après avoir quitté ma planète. Et je me souvenais encore plus de l'autre sensation qui m'avait subjuguée en découvrant la Terre. Le changement, l'impression de croiser un tout nouveau monde, l'étrangeté éprouvée en marchant sur un autre sol, tout cela, qui pourtant m'avait tant marqué, semblait anodin à côté de ce que j'éprouvais là, maintenant, à l'instant même où j'étais entré dans cet endroit.
Bizarrement, on ne pouvait pas dire que cette sensation m'était agréable. J'étais certes attirée par cet endroit, mais je sentais qu'il ne me convenait pas et que l'air ici était encore moins respirable que sur Terre, où j'avais déjà mis un certain temps à m'acclimater.

Très vite, alors que mes pieds avançaient lentement dans le hall d'entrée, je me rendis compte avec horreur que cet endroit, aussi puissant pouvait-il paraître, n'était tout simplement pas fait pour moi.
Certaines personnes ici semblaient heureuses, d'autres moins, mais la plupart d'entre eux avaient un sourire aux lèvres, même faible. Etais-je la seule à avoir haï cet endroit à l'instant même où je l'avais pénétré ?
Il n'y avait rien pour moi ici. Aucune personne qui m'étais chère, aucun objet qui m'était familier. Tout était étranger, pire encore que sur Terre. Là bas, au moins, j'avais rencontrée cette femme, je l'avais soignée.
Je me souvins alors la véritable raison pour laquelle j'étais entrée dans ce manoir. Je l'avais suivie, se pouvait-elle qu'elle aussi était entrée dans cet endroit ? Rien qu'à cette pensée, je sentis mon coeur (si dur comme la pierre pouvait-il être), faire un bond dans ma poitrine. Je portai mes yeux froids autour de moi, comme si j'allais apercevoir le visage de la femme que j'aimais. Non, si elle avait été là, je l'aurais senti bien avant. Mon coeur retrouva sa place dans sa poitrine et toute joie, si courte avait-elle été, partit aussi vite qu'elle était venue.

J'étais bel et bien seule, dans un endroit que je n'aimais pas.

Je me retournai et fis demi-tour, pensant que, peut-être, la porte s'ouvrirait pour moi et que je pourrais ressortir. Je pris la direction de l'endroit où aurait dû être la porte, mais le décor changeait autour de moi et me perdait. Je me frottai les yeux, comme si j'étais dans un rêve. Non, je n'étais pas dans un rêve. Le doux tintement de mes cheveux de cristaux était plus réel encore que le réel, et toutes mes sensations l'étaient aussi. J'étais donc arrivée dans un endroit dont je ne pourrai jamais ressortir. Je l'avais compris à l'instant même où j'avais franchi la porte.
Je soupirai et passai ma main dans mes cheveux.

-J'aimerais tellement pouvoir sortir...

J'avais murmuré ses paroles, plus pour voir si ma voix fonctionnait toujours, même dans un endroit aussi étrange. Je fus soulagée de voir que tout en moi restait normal, malgré les distorsions qu'offraient ce lieu.


©️ Aki Epicode



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Rubi
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Rubi
Mar 24 Avr - 12:12
J'étais indéniablement attirée par les murs qui se dressaient, ou plutôt qui flottaient à une dizaine de mètres de moi. Ils étaient flous, ils bougeaient lentement, comme s'ils bouillonnaient et fondaient en même temps. Et pourtant je savais que je pourrais les toucher une fois arrivée près d'eux. 
  En posant mes yeux sur le manoir, je me sentais apaisée comme jamais je ne l'avais été... Comme jamais je ne l'ai ressenti dans la réalité froide de notre monde. En une bourrasque qui traversa mon corps pétrifié, j'eus compris que j'étais ailleurs. Ailleurs, comme dans une autre dimension du Multivers.

  Entre moi et le manoir, il y avait une ligne de... lucioles ? De feu-follets peut-être, ou simplement de lueurs. Je savais que je n'hallucinais pas. Il y a des choses pour lesquelles on a pas de preuves, mais on les sait.
  Je n'ai pas eu besoin de prendre mon courage à deux mains pour poursuivre mon chemin. Je n'avais simplement plus d'endroit où aller, en dehors des fantasmes et des oasis que mon esprit créait pour préserver ma santé mentale ; et dans lesquels je me réfugiais souvent. Ce lieu était peut-être une projection de mon paradis spirituel ?

  Pendant la durée des derniers pas vers la porte d'entrée, j'étais comme en transe. Mon dos me brûla soudain, je me dit que j'étais en train de mourir et que mes ailes d'ange poussaient. Puis je me rappelais de la vie que j'ai menée, et je réfutais mon hypothèse.
  Pourtant, je continuais à marcher. J'ouvris la porte pour pénétrer dans ce lieu. Quelques personnes passaient, des esprits peut-être, mais ils avaient l'air comme moi. Humanoïdes et bien vivants, du moins. Même si techniquement, je n'étais pas vivante car mon coeur ne battait pas... bref. 
  Cet être capta mon attention. Une fille étrange, lumineuse, qui m'intriguait plus que les vieux meubles qui semblaient danser ou les escaliers qui menaient sûrement vers l'infini. Je m'étais faite à l'idée que cet endroit était irréel étonnamment très rapidement. Par contre, me faire à l'idée qu'une telle créature existait était encore trop nouveau. Elle me tournait le dos, mais je devinais quand même son visage fin et sa peau pâle, bien que le plus voyant était sa chevelure qui réfléchissait la lumière. Elle se retourna et nos regards se croisèrent, alors je vis que son moral était en train de voler en éclats. Elle soupira :

"J'aimerais tellement pouvoir sortir..."

  Et en effet, un coup d’œil à la porte d'entrée m'indiqua qu'elle et moi ne pourrions plus sortir. Je tentais de lui répondre d'une voix incertaine, même si elle ne s'adressait qu'à elle-même :

"Où est-on ?"

  J'étais contente de constater que l'usage de la parole et que le sens de la conversation ne me faisaient pas défaut, même dans une autre dimension. Alors j'ai poursuivi, pour ne pas apeurer davantage mon interlocutrice :

"Je... viens d'arriver. Je ne comprend pas ce que je ressens, mais je n'ai pas peur. Je m'appelle Rubi."
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Sam 28 Avr - 0:09


Comment entrer dans un manoir,
et comment ne jamais en ressortir...

Un regard se croisa subitement au miens. La vision de la femme que j'avais cru aimer et que j'avais suivi s'estompa légèrement dans mon esprit. Elle ne disparut pas pour autant. Un simple regard n'aurait jamais pu effacer son visage.
Cependant, pendant un court instant, je crus voir l'espoir revenir en moi. Il semblait y avoir des gens intéressants en ces lieux pourtant si étranges et cette jeune fille à la peau pâle et aux cheveux d'ébène devait sans doute en faire partie. Je n'en étais pas si sûre mais quelque chose me disait que je devais aller lui parler.

-Où est-on ?

Ce fut elle qui répondit à mon murmure, pourtant simplement adressé à moi-même. Je mis un certain temps à revenir à la "réalité". J'avais oublié que je venais tout juste de parler. Cet endroit était si étrange qu'il me retournait complètement le cerveau. En fait, j'avais même oublié ce que c'était d'avoir une conversation avec quelqu'un. Pourtant, cela faisait quelques minutes seulement que cet univers s'était -certes malencontreusement- offert à moi. A croire que même le temps n'avait plus d'importance. Y avait-il seulement une temporalité dans ce lieu ? Je faillis me plonger dans mes esprits pour tenter de répondre à cette question, mais la personne se remit à parler.

-Je... viens d'arriver. Je ne comprend pas ce que je ressens, mais je n'ai pas peur. Je m'appelle Rubi.

Je fis un faible sourire, pour lui montrer que je l'écoutais. Fort heureusement, j'avais entendu ses paroles par pur miracle, je n'étais donc pas forcée de lui demander de répéter.
Elle s'appelait Rubi. Je mis un certain temps à digérer ses propos. Pourquoi ? je ne savais pas. J'avais vraiment du mal à m'accoutumer à cette bâtisse qui n'en était pas vraiment une. Apparemment, la jeune fille à qui je parlais (enfin, qui me parlait et à qui je ne répondais pas), ne semblait pas avoir le même ressenti que moi. Ce qui pouvait être compréhensible après tout. Je me raclai discrètement la gorge.

-Mon nom est Apatite...

Je fis silence. Ma voix était rauque, presque saccadée. J'avais du mal à respirer mais je ne le montrai pas. Je n'avais pas tellement envie de montrer que cet endroit n'était pas fait pour moi. A croire qu'aucun lieu dans l'univers n'était fait pour moi. A bien y penser, je ne m'étais jamais sentie chez moi, quel que soit l'endroit.

-Cet... Ce... Manoir... Il ne m'inspire pas tellement confiance. Je n'ai pas peur non plus mais je me demande si je vais pouvoir m'acclimater.

Voilà. Je l'avais dit. En même temps, je n'aurais guère pu mentir. Il était facile de voir que je ne me sentais pas très à l'aise. Voir, que je ne me sentais pas bien du tout. Je soupirai, respirai et regardai autour de moi. Décidément, c'était un drôle de lieu. J'aurais, aux premiers abords, juré que l'entrée était plus grande que ça. A présent, elle était simplement un petit endroit rustique, qui semblait plus réel qu'à mon arrivée. Chose encore plus étrange, il y avait un escalier de bois que je n'avais même pas remarqué en entrant. Pourtant, il prenait une grande partie de la pièce et c'était -sans doute- la première chose que j'aurais remarqué si j'étais entré dans un endroit normal.
Mais cet endroit n'était pas normal. Cela, je l'avais bien compris. Mais j'avais du mal à m'y faire. Pourtant, je venais de loin, d'une planète où les gens naissent pierres et où les étoiles peuvent être touchées du bout des doigts.
Mais ce manoir, c'était autre chose. Quelque chose aux contours indistincts, flous, et aux aspects incertains.
Je reportai mon regard sur la jeune fille. Etait-elle seulement réelle ? Je me le demandais bien à présent. Je soupirai de nouveau. Oui, elle était réelle, cela se sentait. Du moins, je tentai de m'en persuader.


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Mer 2 Mai - 10:54
Il est très étrange d'évoluer dans un espace qui n'a pas de temps, une dimension parallèle ; cet endroit que quiconque ne peut décrire. J'étais donc déboussolée sans pour autant avoir le loisir de l'être, je comprenais et ne comprenais pas à la fois. Comment dire ? Cet endroit était chez moi à présent, je le savais et l'acceptais. Il fallait juste que je m'habitue.
Apatite aussi était déboussolée. Elle venait de me dire son nom, de sa petite voix qui a comme résonné jusqu'à moi. Elle semblait souffrir à chaque action ou mot prononcé, pourtant elle m'avait souri et répondu. Sa voix rauque montrait qu'elle luttait, tout comme son corps petit et mince qui trahissait de sa difficulté à respirer.
Je lui sourit aussi. J'avais envie de l'aider. Car plus qu'une souffrance due à un changement de dimension (si grande et puissante soit-elle, tout de même ce n'est pas rien), je sût qu'elle portait d'autres souffrances dans son cœur.

"Cet... Ce... Manoir... Il ne m'inspire pas tellement confiance. Je n'ai pas peur non plus mais je me demande si je vais pouvoir m'acclimater."

Je l'avais bien compris. 
Nous étions à présent seules dans la toute petite entrée, et je ne percevais plus aucun bruit. Pendant que je réfléchissais à ce qui allait se passer à présent, ce que je pourrais faire pour aider Apatite, ce que je pourrais faire ici à jamais, qui il y avait d'autre, s'il y avait des gens mal intentionnés ; le bruit du bois qui travaillait m'interrompit. Ça provenait de l'escalier, qui, au second coup d’œil, ne menait pas vers l'infini comme il m'avait semblé, mais n'était haut que de six ou sept marches. Cela me fit remettre en question l'endroit où nous avions atterri. De dehors, cela me semblait être un manoir. Mais cette entrée ressemblait plus à cette d'une maison de campagne biscornue, un peu mal conçue. Je croyais même avoir vu un chaudron un peu plus loin dans la pièce, caché à moitié par quelque fouillis. C'est minuscule et... je dirais presque cosy, si ce n'était pas irréel et donc logiquement flippant.

J'avais décidé de m'approcher d'Apatite. Je ne savais pas comment elle pourrait interpréter un contact physique dans son état actuel, mais celui-ci se voulait réconfortant. J'effleurai son gilet noir au niveau de son avant-bras et me retirai aussitôt. Ce gilet était d'une matière vraiment intéressante... je me demandais de plus en plus d'où venait Apatite. Cette matière m'était inconnue, ce n'était pas de la soie, du satin ou du velours. Où peut-être que si ? Mais c'était différent. Je me tenais juste à côté d'Apatite. Je levai les yeux vers elle et, de plus près, découvrit son visage fin et précis, comme sculpté dans la pierre par un artiste de la Renaissance.

"D'où viens-tu, Apatite ? Excuse-moi si c'est indiscret, mais... je n'ai jamais rien vu de tel que toi."

J'eus un frisson. En effet, j'étais toujours en débardeur après avoir couru, mais maintenant que l'effort était passé, je ressentais vivement le froid et l'humidité. Je dénouai mon pull, attaché par les manches autour de mes hanches. Voilà tout ce qui me restait : un débardeur et un gilet, un pantalon, des chaussures crasseuses plus quelques affaires dans mes poches.
J'eus soudain envie d'explorer ce nouveau lieu. Je voulais comprendre, trouver, rencontrer pourquoi pas. J'envisageais donc de soumettre ma requête à Apatite, une fois qu'elle m'aurait ou non donné sa réponse à ma précédente question. Je n'étais pas sûre qu'elle voudrait bien progresser dans le manoir, peut-être qu'elle aurait peur ou qu'elle n'aurait pas la force. Évidemment, je serais d'accord de rester ici pour simplement discuter. J'étais persuadée qu'on aurait énormément de choses à raconter, aussi bien elle que moi, on semblait toutes les deux avoir vécu plein de tourments. Cette douce fille aux cheveux de cristaux m'intriguait, et sa compagnie me rassurait en quelque sorte. Je me sentais comme si elle était ma compagne d'infortune dans cette aventure.
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Jeu 17 Mai - 23:23


Comment entrer dans un manoir,
et comment ne jamais en ressortir...

Tout semblait se confiner de plus en plus autours de moi. Je n'avais qu'une envie, c'était retrouver l'air libre. Mais pour le moment, je ne voyais aucune issue possible, aucun moyen de sortir de cet endroit, et, de toute façon, je n'étais pas ici pour rien. Devais-je accomplir quelque chose ? Découvrir un secret ? Affronter mes plus grandes peurs ? Je n'en avais pas la moindre idée. Tout ici me semblait absurde, mais cette absurdité était si grande qu'elle prenait soudainement un sens nouveau. Un sens qui ne me plaisait guère, certes, mais qui devait quand même être important. Je soupirai, et reportai mon attention sur la jeune fille qui me parlait. Elle était la seule chose qui semblait réelle, et cela me rassurait un peu. Et puis, elle n'avait pas l'air méchante. Elle semblait peut-être s'accoutumer un peu plus facilement à cet endroit que moi, mais je savais qu'elle aussi se demandait quel était cet endroit étrange. Alors que je voguais dans mes pensées, elle s'approcha subitement de moi, ce qui me coupa le souffle. J'étais sensible à toute approche, qu'elle soit masculine ou féminine. Etait-ce parce que, sur ma planète, les gens étaient de pierre ? Les personnes terrestres m'attiraient-elles plus parce qu'elles semblaient plus douces, plus fragiles ? Je n'en avais aucune idée.

La jeune fille s'approcha donc et elle effleura mon avant-bras. Je me sentis frémir légèrement. Elle retira sa main et regarda avec curiosité mon gilet. Puis, elle leva les yeux vers moi. Je sentis son regard me scruter. Elle devait probablement me trouver... Différente... Mais son regard n'était ni hautain, ni dédaigneux. Je me forçai donc à garder mon calme et mon sourire. Elle ne me voulait aucun mal. Ses propos confirmèrent mes pensées.

-D'où viens-tu, Apatite ? Excuse-moi si c'est indiscret, mais... je n'ai jamais rien vu de tel que toi.

Elle frissonna. Elle avait probablement froid. Je baissai la tête et la contemplai un bref instant tandis qu'elle enfilait son pull. Mon coeur battait vite. Etait-ce l'air qui me manquait ? La vue de cette fille ? L'envie de partir ? Le stress, l'angoisse et la peur ? Je réfléchis un court instant mais aucune réponse ne se présenta à moi. J'étais perdue. Perdue dans un néant infini que je ne connaissais pas.

-Je... Eh bien...

J'hésitait un instant. Peut-être qu'elle me voudrait du mal en apprenant que j'étais entièrement conçue de pierre précieuse. Puis, je regardai pour la énième fois autour de moi. Ici, dans ce lieu mouvant et étrange, elle n'aurait guère besoin de pierre précieuse, et elle n'essaierait pas de m'utiliser. De toute façon, elle avait l'air gentille, je pouvais lui faire confiance. De plus, la pierre qui constituait mon corps n'était pas vraiment utilisable. A moins de me charcuter complètement, mais je doutais que quelqu'un puisse seulement y parvenir.

-Je viens d'une autre planète... Et toi ? D'où viens-tu ?

C'était une question idiote. Rubi venait de la terre bien sûr, cela se voyait facilement. Mais l'angoisse me faisait dire n'importe quoi. Je détournai les yeux et regardai le sol. C'était du parquet. J'avais pourtant juré en entrant qu'un grand tapis habillait le sol. S'il avait seulement existé, il avait désormais complètement disparu pour laisser place à un lieu plus rustique, un peu comme un chalet de montagne, ou quelque chose comme ça. Depuis mon arrivée, le hall d'entrée avait complètement changé. Il semblait à présent se stabiliser, même si je percevais quelques changement çà et là. Cet endroit était vraiment étrange. Selon moi, il était dangereux. Ce n'était qu'un simple pressentiment mais j'en étais persuadée.

Je regardai de nouveau mon interlocutrice. Je faillis un instant mon plonger dans ses grands yeux clairs mais je me ravisai. Ce n'était pas le moment de faire ce genre de geste. Et puis, je ne la connaissais pas, et ma première préoccupation était de trouver un moyen de sortir de ce foutu endroit.


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Lun 21 Mai - 11:30
Le cœur d'Apatite semblait avoir accéléré lorsque je m'étais approchée. Elle soutint mon regard, mais le sien, iridescent, attisa davantage ma curiosité. La jeune fille au teint bleuté frémit. Était-ce cette autre dimension qui lui faisait cet effet, ou simplement notre étrange rencontre ? Je voyais qu'elle était sensible à mon contact et ma présence, tout en l'acceptant.

"Je... Eh bien..."

Apatite semblait de plus en plus angoissée et tremblante, les circonstances l'étouffaient. Perdue et hésitante, elle baissa la tête. Je fus bien sûr alarmée de sa détresse, mais je décidai de lui laisser un peu d'espace et de temps pour réfléchir, pour se calmer. J'étais une inconnue, cela ne servait à rien d'être envahissante.
C'est vrai, je ne savais rien d'elle. Rien, mis à part qu'elle était évidemment inoffensive. J'aurais peut-être dû me méfier, étant donné qu'elle était d'une race inconnue et qu'elle contenait peut-être un pouvoir létal. Néanmoins, c'était sûrement mes canines et ma race qui étaient les plus dangereuses pour elle... il y a quelques heures, je tuais encore des animaux en leur arrachant la tête d'un coup de dent. Je frissonnai encore, non pas car j'avais froid, je n'avais plus froid. Je me dégoûtais.

"Je viens d'une autre planète... Et toi ? D'où viens-tu ?"

Apatite choisit pourtant de me faire confiance. Je lui sourit en guise de remerciement, parce que si je la remerciait vraiment, elle ne comprendrait pas. J'étais apaisée par sa réponse, qui signifiait pour moi que je n'étais pas un danger.

Avec sa réponse venaient mille questions, d'ailleurs. Déjà, cela voulait dire que les aliens existaient. Ensuite, qu'ils avaient accès à la Terre. Enfin, que peut-être cette dimension était une sorte de pont entre les espèces et les planètes, un genre de Centre de l'Univers.
Mon esprit s'agitait vivement, pour ne pas dire que je partais dans tous les sens. Je venais de découvrir une chose absolument absurde et incroyable. Je devais sûrement avoir une expression ridicule qui résumait mon état d'esprit.
Évidemment, je croyais Apatite. Pourquoi m'aurait-elle menti ? Et quelle autre explication justifierait ses attributs physiques particuliers ? Je marmonnais dans ma barbe en réalisant ce que ma rencontre avec Apatite impliquait. 

"Alors là... C'est... Wouah..."

Je repris tout de même mes esprits. Évidemment, je voulus tout comprendre sur cet endroit, sur Apatite, sur son origine ; mais ce n'était pas le moment. Elle n'allait pas bien, et mon comportement avait peut-être été un peu déplacé.

"Excuse-moi pour ça... je suis juste un peu estomaquée. Je viens d'Écosse, c'est un pays de la Terre... je ne sais pas si tu connais."

Mes balbutiements me gênaient un peu. 
Pendant ce temps, je m'habituais à l'environnement. Il n'avait plus changé depuis quelques minutes déjà, et j'étais de plus en plus maîtresse de mes mouvements. J'aurais presque dit que j'étais à l'aise. 

L'extra-terrestre croisa mon regard à nouveau ; le miroir de son âme affichait toujours une peur tenace de l'inconnu. Peut-être étais-je une sorte de point d'ancrage à ses yeux ? Comme un rappel que la réalité existait encore. Je tentais de lui esquisser un sourire réconfortant.
Le silence s'installa quelques instants, il me fit du bien. Je ne crois pas que je pensais à quoi que ce soit, mon cerveau avait surchauffé après ce flot d'informations difficiles à digérer. Suivant cet instant de calme, je me résolus à agir.

"J'aimerais beaucoup t'aider Apatite, mais je n'ai pas la moindre idée de comment m'y prendre. Est-ce que tu voudrais faire un tour, ou t'asseoir... ? On pourrait peut-être trouver une sortie ou un endroit où dormir, mais on peut aussi y aller plus tard, si tu as encore besoin de repos."

J'essayais d'être aussi chaleureuse et réconfortante que possible, mais je n'étais clairement pas une bonne psychologue. Non seulement parce que j'ai passé le plus clair de ma vie à ne pas être empathique, mais aussi parce que c'est une réalité parallèle. Je ne pense pas qu'un seul psychologue sur Terre sache gérer ça.
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